Né en 1972, la même année que le jeu d’arcade Pong, j’ai connu la grande époque de l’arcade et l’âge d’or des machines familiales 8 et 16bits. Voici un résumé de ce qu’on appelait il n’y a pas encore si longtemps 3615 My Life. RETOUR AU DEBUT

Je programmais mes intro de copies pirates ainsi que des outils pour mon usage personnel. Étant escrimeur, j’ai également programmé un jeu d’escrime où l’on pouvait combattre au fleuret, au sabre ou à l’épée. Malheureusement j’ai perdu les disquettes depuis longtemps.

Au début des années 90 j’ai commencé à programmer des logiciels de gestion, de facturation et de paie pour l’entreprise de mes parents. Nous avons ensuite mis en place un système Atari avec disque dur et imprimante laser (rachetée d’occasion à un médecin qui s’en servait pour son cabinet équipé en Atari). En plus de mes programmes de gestion, un traitement de texte et un tableur complétaient l’installation. A partir de ce moment, je n’ai jamais cessé d’améliorer les outils que je programmais pour l’entreprise.

Facture

J’utilisais aussi mon ST dans mes études pour rédiger mes rapports. Je maîtrisais entre autre LDWPower et K-Spread, des tableurs compatibles Lotus 1-2-3 et Excel, Le Rédacteur et Papyrus, des traitements de texte, Calamus, un logiciel de Publication Assistée par Ordinateur (PAO) et Arabesque un logiciel de dessin vectoriel.

Laser Atari

Avec mon scanner à main (qu’on utilisait comme une grosse souris que l'on faisait glisser comme un fer à repasser sur le document à scanner) et mon imprimante jet d’encre HP510, je n’avais rien à envier aux posseceurs de stations PC qui valaient une fortune à l’époque.

Word 5

Word 5

En classe prépa, je lève le pied sur mes activités numériques, sans arrêter complètement. Dans l’école de commerce que j’ai ensuite fréquentée, nous travaillions sur des PC équipés de Windows 3.11. Nous apprenions l’utilisation de Word 5 (sous MS-DOS !), Lotus 1-2-3 et SQL. Hormis le travail en réseau, je ne trouvais aucun avantage à ces PC par rapport à mes Atari. Puis mon cousin s’est acheté un impressionnant PC 486... Doom, Links ou Wing Commander annonçaient l’étape suivante. Une page s’était tournée, et clairement les PC allaient dominer le monde.

D’un point de vue purement ludique, je jouais peu aux jeux vidéo et mon intérêt était plus centré sur les ordinateurs et la programmation. J’ai suivi de loin la suite de l’épopée des consoles de jeu. Après le krach vidéoludique américain de 1984, la disparition des consoles Coleco et Intellivision et la lente agonie d’Atari sur ce secteur avaient laissé la place à la NES de Nintendo et la Master System de Sega. Puis vinrent la Megadrive de Sega et la Super Nintendo. Les guerres et les batailles se sont succédées sans m’émouvoir plus que ça.

LDW Power

Tableur LDW Power

 

Utilitaires

Certains de mes utilitaires personnels ont été publiés dans ST Magazine

Laser Atari

Laser SLM804

SNES-Megadrive

Cependant, en 1991 je me suis acheté une GameBoy. Au premier abord cela ressemblait aux Game and Watch de mon enfance, mais cette petite console était bien plus intéressante. On pouvait y jouer n’importe où, l’autonomie était bonne et les jeux excellents.

Avec mon cousin, nous avons même fait des parties de Tetris et de Golf à deux en reliant par un câble nos deux consoles.

Gameboy

La GameBoy fut conçue par Gunpei Yokoi et la même équipe ayant conçu la série des Game and Watch ainsi que de nombreux jeux à succès sur NES. L'incroyable succès de cette console tient en toute une série de jeux commercialisés tout au long de son cycle de vie. Et en premier lieu, le célèbre Tetris, créé par le soviétique Alexey Pajitnov. Vendu avec la console, ce jeu connaît de nouveau un immense succès (après avoir été commercialisé sur micro-ordinateurs et bornes d’arcade).

Jeux Gameboy

En stage dans un cabinet comptable, j’ai eu un aperçu d’un système AS/400, mais j’ai surtout utilisé Multiplan que je connaissais déjà grâce à mon CPC. En 1993 j’ai passé une année Erasmus à l’université de Leeds en Angleterre puis j’ai travaillé quelques mois dans le secteur financier pour valider mon diplôme. J’ai pu travailler sur des machines Unix. J’ai également utilisé des machines connectées en direct sur la bourse pour faire des arbitrages en achat de devises.

C’est à cette époque que je me suis acheté une console Atari Lynx II. Cette console, la première portable avec un écran LCD couleur, était techniquement supérieure à la GameBoy, mais malgré mon attachement à la marque Atari, je dois avouer que j’avais plus de fun avec mes jeux GameBoy.

Atari Lynx

La Lynx fut développée par Epyx sous le nom Handy. Atari racheta les droits et la commercialisa en 1990. Deux des créateurs de la console ont aussi fait partie de l'équipe Amiga. Bien que cette console fût technologiquement supérieure à la Game Boy, les erreurs marketing d'Atari et la faible quantité de jeux disponibles firent que la console fut un échec commercial.

Lynx games

 

 

 

Fin de mes années Atari


 

 

 

J’ai utilisé l’Atari ST professionnellement jusqu’en 1996 avant de passer sur PC MS-DOS/Windows 95.

Peu avant cette transition, j'ai eu un Atari Falcon 030.

 

 

 

 

 

En 1995, cela faisait 10 ans que le ST était sorti. Depuis longtemps ce micro-ordinateur était considéré comme dépassé et pourtant il remplissait tous mes besoins informatiques. De plus, tout mon système de gestion-facturation tournait dessus. Cependant je craignais que dans les années à venir, j’aurais du mal à trouver du matériel de remplacement.

Même si le nouvel ordinateur Atari, le Falcon 030, était quasi mort-né, j’en ai acheté un afin d’assurer une certaine pérennité à mon travail… et aussi parce que cette machine me faisait envie. Je me suis rendu à l'Atari Show qui a eu lieu en avril 95 à Levallois-Perret pour y acheter mon rapace doté de 14Mo de RAM et un disque dur interne de 420Mo.

Falcon 030 desktop

Ses capacités et son rapport puissance/prix en 1992 étaient intéressants, un peu moins en 1995 quand je l’ai acheté. Cependant, pour l’utilisation bureautique que j’en avais, c’était parfait. J’avais un Atari moderne qui me permettait de garder mes habitudes. J’ajoutai à mon installation un lecteur de CD-ROM et un moniteur multi-sync.

J’avais installé MagiC, un nouveau système d’exploitation multitâche compatible TOS sur mes ST et mon Falcon et sur lequel les logiciels que je développais fonctionnaient. Quand une version de ce système sortit sur PC ce fut l'opportunité pour moi d’opérer une transition et de changer définitivement de machine.

D’un point de vue utilisateur Windows 95 semblait bien plus attrayant que ce qui avait été fait jusqu’ici sur PC. La décision étant prise, j’ai vendu mon Falcon, non sans regret, pour m’acheter un PC doté d’un processeur Cyrix P166+ avec Windows 95 et sur lequel j’installai MagiC. Cela m’a permis de maintenir les logiciels de l’entreprise familiale pendant qu’en même temps je les réécrivais d’abord en Pascal puis en VB 3 pour Windows. Quand tout fut prêt, j’opérai la bascule et abandonnai à jamais le système Atari.

MagiC PC

Atari Falcon 030La carcasse de l’Atari Falcon 030 est quasi identique à celle du ST, cependant la machine est bien plus puissante avec son microprocesseur 68030

MagiC

J'utilisais le système d'exploitation MagiC sur mes machines Atari en remplacement de TOS pour bénéficier de meilleures performances.

Windows 95
Avec Windows 1995, le grand public a enfin pu avoir un OS au look plus sympa sur PC

PC

Je continuais parallèlement mon activité underground, même si quasiment aucun jeu ne sortait plus sur les machines Atari. Je hackais les logiciels anglais et allemands pour les traduire en français pour les redistribuer dans notre réseau".

Un jour on me prévint sur minitel qu’un éditeur était furieux après moi parce que l’exemplaire de son logiciel que je lui avais acheté avait été retrouvé sur un réseau pirate. J’avais en effet acheté ce soft, j’en avais fait une copie et j’avais filé l’original à un copain. Or sans que je le sache, il en avait lui-même fait une copie qu’il avait distribuée. Malheureusement ce soft avait un numéro de série qui m’identifiait...

Moi qui avais toujours su rester sous les radars, je me retrouvai bêtement en pleine lumière. J’ai contacté l’éditeur pour lui expliquer la situation, mais il n’a rien voulu savoir et m’a dit qu’il n’en resterait certainement pas là. Gros flip.

Ce que j’aimais, c’était bidouiller et expérimenter pour le plaisir. Je me faisais un point d’honneur à ne retirer aucun avantage pécuniaire de mon trafic, c’est-à-dire à ne pas vendre de copie mais seulement faire du troc de disquettes. Mes motivations principales étaient la passion, le jeu, le plaisir, l’échange et le partage. Je savais au fond de moi que c’était mal, mais c’était pratiqué et accepté par pratiquement tous ceux qui avaient un ordinateur personnel.

Tout à coup je pris conscience des possibles conséquences de mes activités répréhensibles. La loi était claire, en dehors d’une copie de sauvegarde à usage privé, toute reproduction d’un logiciel était passible de 3 mois à deux ans de prison et/ou d’une amende de 6 000 à 120 000F.

Dans mon stress je voyais le GIGN débarquer chez moi pour me mettre au trou. En quelques jours je me suis débarrassé de toutes mes disquettes illégales. Plusieurs caisses que je donnai à des enfants d’amis de mes parents. Je tirai un trait et coupai les ponts d’avec mes contacts.

Disquettes

Libéré de ce fardeau, j’abandonnai pour de bon la flibusterie et me consacrai à mes activités légales. A mon grand soulagement, cette mésaventure n’eut pas de suite.

Editeur ressource

Presse

Le piratage était un fléau pour l’industrie. Certes il permettait de faire vendre des machines mais sur le long terme il finissait par tuer ou décourager les éditeurs de logiciels.

Replicants