Né en 1972, la même année que le jeu d’arcade Pong, j’ai connu la grande époque de l’arcade et l’âge d’or des machines familiales 8 et 16bits. Voici un résumé de ce qu’on appelait il n’y a pas encore si longtemps 3615 My Life. RETOUR AU DEBUT

En 1984, un vent (numérique) nouveau soufflait. J’avais vu au cinéma le film Wargames dans lequel un jeune pirate informatique accède à distance sans le savoir à un système informatique appartenant au réseau de défense militaire américain.
A la télé on pouvait regarder la série Les Petits Génies (Whiz Kids) qui mettait en scène un groupe d’ados passionnés d’informatique.

C’était également l’année de ma communion. En effet à cette époque dans les campagnes françaises, que l’on soit croyant ou non, la norme était plutôt d’être baptisé et de suivre le catéchisme jusqu’à la communion. C’était l’occasion d’une grande fête de famille et pour les communiants de recevoir des cadeaux. En ce qui me concerne, j’ai demandé à tous de l’argent (cool d’avoir de nombreux oncles et tantes) que j’ai pu ajouter à mes économies amassées lors de mes anniversaires et noëls des années précédentes. Je rêvais d’Apple II ou d’Adam (le micro-ordinateur du fabricant de la Colecovision), mais ces machines étaient hors de prix.

Sur les conseils avisés de Guillaume, mon choix se porta sur l’Oric Atmos qui venait juste de sortir en remplacement de son prédécesseur l’Oric-1.

Oric 1 et Atmos

Il était alors inenvisageable pour mes parents d’acheter quoique ce soit par correspondance (et encore moins un ordinateur). Heureusement pour moi une (toute) petite boutique informatique venait de s’ouvrir à Coutances, la ville voisine. Comble de chance, cette boutique vendait de l’Oric et du Sanyo. Après une rapide présentation des deux machines, l’Atmos et le Sanyo PHC25, j’écourte l’argumentaire du vendeur. C’est l’Oric Atmos que je veux.

Mes parents se proposent de m’offrir un périphérique. Le vendeur nous dit que tout ce qui tourne autour de l’Oric est soit en rupture de stock, soit sur le point de sortir. Il n’a pas de lecteur de disquette en magasin (qui sortira peu de temps après mon achat, mais hors de prix) et il lui reste une imprimante MCP40 sur laquelle il peut nous faire une ristourne vu qu’elle est aux couleurs de l’Oric-1. Va pour l’imprimante ! La MCP40 est une sorte de mini table traçante dotée de 4 petits stylos de différentes couleurs capable de tracer n’importe quoi sur un rouleau de papier large de 11cm.

Wargames

Wargames au cinéma

Les petits génies (Whiz Kids)

Les petits génies (Whiz Kids) à la télé

MCP-40

Imprimante traçante MCP-40

 

 

 

ORIC ATMOS


 

 

 

Les ordinateurs Oric créés par d’anciens de la société anglaise Tangerine ont eu un franc succès en France.

Basé sur un processeur 6502 à 1MHz, il était muni de 48Ko. A noter que le nom Oric est issu d’une anagramme de "Micro" (à la lettre M près).

 

 

 

 

 

A côté du ZX81 de mon cousin, cette machine était hors norme : 48Ko de mémoire vive, un vrai clavier mécanique, 8 couleurs et du son. Et en plus dans sa robe noire et rouge, il avait de la gueule !

Démo Oric

Le soir où j’ai eu mon micro-ordinateur, mes cousins et moi n’avions pas accès à la télé vu que les adultes occupaient le salon. Nous avons donc branché l’Atmos dans ma chambre et nous avons tapé les premiers listings à l’aveugle, sans écran. Le cliquetis émis par le haut-parleur situé dans la machine quand on tape sur une touche ainsi que les commandes SHOOT, ZAP, EXPLODE ou PING nous permettait d’avoir une confirmation sonore du bon fonctionnement de l’ordinateur. L’un des premiers programmes Basic que nous avons recopiés traçait une rosace sur l’imprimante. C’était fantastique de la voir tracer ces courbes élégantes que nous lui avions commandées de faire.

 

Listing Oric

Depuis que j’avais découvert le magazine Tilt, je dévorais tout ce que je pouvais trouver chez le marchand de journaux. A la campagne nous n’avions pas de magasin d’informatique et aucun accès à du matériel en démonstration. Ma seule source d’information était la presse spécialisée. J’achetai quelques jeux comme Zorgon’s Revenge ou l’Aigle d’Or.

Guillaume connaissait quelqu’un qui avait un Oric et qui lui donnait des copies de cassettes de jeux qu’il me ramenait. Les jeux sur cassette étaient faciles à copier. Deux lecteurs (ou un double-lecteur) et la copie s’effectuait comme si on avait copié un album de musique.

Nous passions un temps infini à taper les listings que nous trouvions dans Hebdogiciel, un hebdomadaire au format journal. On y trouvait entre autre des astuces pour réaliser des « copies café » des jeux. Quand on achetait un logiciel, la législation autorisait d’en faire une copie de sécurité « au cas où on renverserait du café sur l’original » disait-on ironiquement. Ce journal satirique et rebelle avait un ton entre Le Canard enchaîné et San Antonio, ponctué d’illustrations de Carali (frère d’Edika). C’était le journal parfait pour un ado.

Carali

Je dévorais également la revue Théoric qui foisonnait de listings qui me permirent de progresser en programmation.

Théoric

Beaucoup de jeux et notamment les jeux d’aventure que j’affectionnais particulièrement étaient en anglais. Sans m’en apercevoir j’améliorais mon niveau dans la langue de Shakespeare grâce à des jeux comme The Hobbit. J’étais passionné par les graphismes présentés dans les magazines et notamment ceux des jeux sur Apple II. Un article sur le jeu de rôle Sorcellerie (Wizardry) sur Apple m’avait enthousiasmé alors quand Tyrann, un jeu du même genre, sortit sur Oric je me le suis rapidement procuré.

Grâce aux listings que je tapais et à l’excellent manuel de l’Atmos, je finis par maîtriser le Basic et j’écrivis quelques petits programmes comme un logiciel de dessin dont j’étais assez fier même s’il était plus proche d’un Télécran que d’un Photoshop.

Un des inconvénients majeurs de mon Oric était qu’il fallait que je le branche sur la télé du salon. Et il en fallait des prises ! L’Oric, le magnétophone, l’imprimante, la télé et même la prise péritel nécessitaient un transfo. Ajoutons tous les câbles nécessaires pour relier tout ce petit monde ensemble et on obtenait un sacré plat de spaghettis indigeste. Finalement on m’acheta un moniteur monochrome (vert et noir) qui me permit de migrer dans ma chambre débarrassant le salon de tout mon bazar. Je perdis ainsi la couleur mais gagnai en confort.

Archivant méthodiquement mes jeux sur cassettes, j’eus l’idée de créer un club d’échange, l’Oric Normandie Software Club (ONSC) qui au plus fort de son activité comporta… un seul membre, c'est-à-dire moi-même ;-)

Oric screen

Rapidement mon activité principale fut la bidouille et la programmation. Je dessinais sur des feuilles plastiques que je plaçais ensuite sur mon écran. Ensuite à l’aide de mon programme de dessin personnel que j’avais nommé pas très originalement DAO (Dessin Assisté par Ordinateur) , je suivais par transparence les contours pour reproduire mon œuvre sur l’Oric. Plus tard j’ai mis la main sur l’excellent logiciel Lorigraph qui était beaucoup plus performant que mon petit programme.

En 1982 ou 1983, un ami de mes parents qui s’occupait de l’informatique d’une grosse entreprise de la région proposa de m’emmener avec lui au SICOB qui avait lieu au CNIT à la Défense à Paris. A cette époque il fallait plus de 4h30 de train pour rallier la capitale depuis notre province profonde. Heureusement de nos jours une partie de la ligne a été électrifiée et il ne faut plus que… 4h00 !

Bref, j’étais jeune et la journée qui comportait 9h00 de trajet a été interminable. On n’a visité que des stands qui intéressaient mon accompagnateur avec de gros ordinateurs pro rébarbatifs. J’en suis revenu avec le personnage Obelix en caractères ASCII sur une feuille de papier imprimé par une imprimante en démonstration et une détestation du "métier d’informaticien" tellement je m’étais ennuyé.

 

Hebdogiciel

Mon Oric

Mon installation dans le salon

ONSC

Jacquette réalisée avec ma MCP40

Lorigraph

Lorigraph

Welcome Oric

Cassette de présentation

SICOB
ASCII Art

ASCII Art

Carali

 

 

Zorgon's Revenge

A tout seigneur, tout honneur, Zorgon’s Revenge est mon premier jeu sur Oric (si on excepte le petit jeu fourni sur la cassette de démonstration). C’est la suite du jeu Xenon I du même auteur. Il est composé de quatre phases différentes et le but final est de délivrer sa princesse.

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Zorgon's Revenge

 

L'Aigle d'Or

Dès que j’ai eu connaissance de ce jeu édité par Loriciels, je me suis précipité pour le commander. Graphiquement sa "3D" était impressionnante. L’ambiance, mélange de Donjons & Dragons et d’Indiana Jones, était angoissante à souhait. Armé d’un crayon et d’un papier pour cartographier ma progression, je m’élançai à l’assaut de ce château et de ses mystères.

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L'Aigle d'Or

 

Hunchback

Hunchback est l’un de mes premiers jeux non originaux (une copie, quoi). On joue le rôle de Quasimodo, le bossu (hunchback) de Notre Dame, qui doit parcourir des remparts pour atteindre une cloche et sauver Esmeralda en évitant tous les obstacles qui se dressent sur sa route.

 

Hunchback

 

The Hobbit

J’étais fou des jeux d’aventure. Un des jeux aperçu dans le magazine Tilt qui me faisait envie était Le Mystère de Kikekankoi mais malheureusement pour moi il ne fonctionnait que sur Oric-1 et pas sur Atmos. Dans un jeu d’aventure on avait à l’écran une description de l’endroit où l’on se trouvait avec éventuellement un dessin sommaire pour augmenter l’immersion. Ensuite on tapait des ordres sous la forme verbe + complément (OUVRIR PORTE par exemple). L’un des points forts de The Hobbit est son analyseur syntaxique bien supérieur aux autres. On peut taper des phrases du genre "GO NORTH AND GET THE RED KEY". De plus les personnages rencontrés ont leurs propres vies et ne sont pas statiques. Dans The Hobbit, on vit les aventures de Bilbo, le personnage de Tolkien. Le jeu était vendu avec le livre en anglais. C’est ainsi que je me suis amélioré dans cette langue et que j’ai découvert cet univers d’heroic fantasy. Il y a même une option qui permet l’impression en direct sur l’imprimante MCP40 des actions effectuées pour pouvoir s’y retrouver.

 

The Hobbit

 

Mr. Wimpy

Burger Time était un de mes jeux préférés sur l’Intellivision de mon cousin. Mr. Wimpy reprend le même principe : faire des hamburgers tout en évitant nos poursuivants. Ce jeu rajoute également une phase supplémentaire dans laquelle il faut ramasser des ingrédients.

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Mr. Wimpy

 

Tyrann

J’ai découvert à l’époque dans la presse le jeu de rôle Sorcellerie (Wizardry) sur Apple II. J’en bavais d’envie. Pour moi qui étais paumé dans le fin fond de ma campagne, il était difficile de trouver des partenaires pour jouer à Donjons & Dragons sur plateau. Quand Tyrann est sorti, je me suis empressé de le commander. Ce jeu était LE jeu dont je rêvais. Avec mon équipe d’aventurier composée de guerriers, voleurs, druides et autres magiciens, je parcourais les couloirs sombres des labyrinthes encombrés de monstres sanguinaires.

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Mr. Wimpy

 

Triathlon

C’était encore la mode des Track & Field et autre Decathlon et l’Oric n’allait pas passer au travers ! Avec Triathlon, c’est trois épreuves au programme : tir à l’arc, aviron et haltérophilie. Tout est prétexte pour détruire son clavier en saccades pour battre des records.

 

Mr. Wimpy

 

Et quelques autres jeux...

Trickshot
Le Diamant de l'Ile Maudite
Driver

 

Macadam Bumper
Starter 3D
Xenon I

 

Dracula's Revenge
Harrier Attack
Scubadive

 

3D Fongus
Doggy
Ice Giant

 

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